L’incendie de forêt
Bien connaître les mécanismes du feu et les comportements de l’incendie peuvent vous éviter bien des difficultés. Rappelez-vous qu’à proximité d’un incendie, vous êtes en danger car vous êtes exposé à des températures et des fumées intenses et à un phénomène ultra rapide.
Sommaire
- La forêt, le feu et l’habitat…
- Pourquoi les végétaux s’enflamment aussi vite ?
- Dangers de l’incendie, le risque zéro n’éxiste pas !
- Facteurs et causes de l’incendie
- Comment le feu peut-il toucher votre habitation ?
- Drames des incendies
La forêt, le feu et l’habitat…
Paysages en mutation
La géographie des villes, l’expansion des forêts et le changement climatique ou bien encore la déprise agricole expliquent pour une très large part l’augmentation des “contacts” entre urbanisation et espaces naturels sensibles et avec eux le risque aggravé d’incendies.
Changements à venir
Avec le changement climatique, l’élévation des températures et la diminution probable des précipitations, le régime des feux risque d’évoluer vers de plus longues saisons et un temps de retour du feu plus court.
L’incendie n’est pas un phénomène récent, mais aujourd’hui, le risque s’aggrave !
Enjeux de Sécurité Civile
Le mitage urbain ne garantit en rien la défense systématique des habitats isolés. Le contact plus fréquent entre les zones naturelles combustibles et les habitations génère des difficultés pour la lutte : augmentation des problématiques de Sécurité Civile avec la multiplication des secours à personnes.
Pourquoi les végétaux s’enflamment aussi vite ?
Une grande partie de l’eau contenue dans les tissus de la plante (combustible) est évaporée lors des fortes chaleurs et du manque d’eau prolongé. Finement divisées, les feuilles, en contact intime avec l’air et l’oxygène (comburant), créent un mélange hautement inflammable au contact de hautes températures.
En été, certaines plantes comme les herbacées terminent leur cycle de vie, ou comme les pins, perdent leurs aiguilles pour diminuer leur masse foliaire. Autant de “matériaux” secs très combustibles.
Dès lors, la chaleur d’un mégot ou d’une étincelle peut débuter la réaction chimique de combustion et accélérer le processus dit de pyrolyse lorsque la plante échauffée par le front de flammes se met à “dégazer” ses terpènes, eux aussi très inflammables.
En été, les végétaux, à des degrés divers cumulent à la fois une faible teneur en eau, une inflammabilité élevée et un pouvoir calorifique intense.
Le transport de chaleur émise par la combustion est généré par 3 processus :
- La conduction qui permet la transmission de proche en proche de l’énergie cinétique produite par le mouvement ;
- Le rayonnement thermique qui est le principal mode de propagation de l’énergie sous forme d’ondes infrarouges ;
- La convection qui, liée aux mouvements d’air chaud, voit son importance augmenter avec le vent et la pente.
Dangers de l’incendie, le risque zéro n’éxiste pas !
Pour apprendre à vivre avec le feu, quelques règles à connaître.
L’incendie touche à des degrés divers l’ensemble des départements de la Région. Dans certains secteurs à risque le feu peut passer en moyenne tous les 25 ans, sans exclure des retours plus fréquents. Près des agglomérations, un feu par an est enregistré pour 10 km².
Sous le vent de l’incendie, même s’il est encore éloigné de votre position ou de votre habitation, il peut vous atteindre par des sautes de feu. Des parties incandescentes sont portées bien au-delà des fronts de feu. Les plus grandes distances enregistrées dépassent les 6 kms.
L’incendie, un phénomène à cinétique (développement) ultra rapide. Un incendie peut atteindre des vitesses proches de 5 km/h. Si vous vous trouvez à 100m du front des flammes, elles vous atteindront en moins d’une minute.
Les départs de feu sont presque toujours localisés à moins de 100m d’une habitation ou d’une route et la plupart du temps à cause d’une action d’origine humaine (imprudence, accident, malveillance).
Les flammes sont l’ascenseur du feu. Selon le schéma habituel, un feu débute le plus souvent dans la strate herbacée. Il prend de l’ampleur au contact de la broussaille et des arbustes. Les flammes atteignent facilement les branches basses des arbres puis le feuillage des arbres les plus hauts. Elles transmettent également la chaleur et les fortes températures par rayonnement à l’avant du front du feu.
Les fumées sont toxiques et elles arrivent bien avant les flammes. Elles désorientent très vite et peut rapidement causer des malaises et des asphyxies graves.
Le feu « court » plus vite qu’un randonneur. Sa vitesse de propagation peut dépasser les 5km/h avec des accélérations rapides en fonction du relief. Dans ce cas l’incendie mettra moins de 5 minutes pour parcourir 400m.
Le relief a évidemment une incidence sur la vitesse d’arrivée des flammes. Rappelez-vous qu’un feu se déplace plus vite en pente montante que descendante.
Le feu se développe selon un schéma habituel. Il débute dans la strate herbacée. Il prend de l’ampleur au contact de la broussaille et des arbustes. Depuis les buissons, les flammes atteignent facilement les branches basses des arbres puis le feuillage des arbres les plus hauts.
La panique face à un incendie peut provoquer des accidents mortels. Retrouvez ici quelques conseils pour faire face au feu.
Si au stade de l’éclosion vous pouvez encore agir avec des moyens simples d’extinction après les premières minutes de l’incendie vous serez très vite débordé.
Facteurs et causes de l’incendie de forêt
Pour se déclancher, un feu a besoin d’une source de chaleur (flamme, éteincelle), d’oxygène (vent) et de combustible (végétation dans le cas d’un incendie de forêt). La végétation en territoire méditerranéen est particulièrement combustible, surtout en période sèche.
Les causes naturelles
En territoire méditerranéen, les causes naturelles (généralement la foudre) représentent 2% des départs de feu seulement.
Les causes humaines
L’imprudence est responsable de 5 feux sur 10. Les travaux agricoles et forestiers, les jeux d’enfants et les travaux domestiques sont, avec les mégots et les barbecues, les premières causes d’éclosions. Vient ensuite la malveillance qui représente 39% des incendies. Les accidents (transformateurs électriques, voiture en feu…) se rencontrent aussi.
Comment le feu peut-il toucher votre habitation ?
Les parties bâties de votre habitation peuvent être touchées par trois modes de propagation du feu :
- Contact : Les flammes se propagent des végétaux aux constructions par combustion des parties combustibles (poutres et chenaux en bois, volets ou chaise en plastique, tonnelle, clôtures, canisse…).
- Rayonnement : L’intensité de la chaleur (on parle de panneau radiant) à l’avant des flammes fait exploser les vitres et s’enflammer certains matériaux (gouttières en PVC, portes, volets, poutres ou bardage en bois…). Le matériau bois résiste cependant plus longtemps à l’exposition de fortes chaleurs.
- Projection : Des éléments incandescents transportés par le vent (brandons) peuvent rencontrer des parties inflammables de l’habitation situées à l’extérieur. Par les aérations, le conduit de cheminée ou les ouvertures, ces brandons pénètrent facilement à l’intérieur.
Les modes de propagation du feu se combinent et s’additionnent en cas de sinistre de grande ampleur.
Facteurs aggravants
- Le haut pouvoir calorifique des réserves de combustibles (comme les tas de bois ou les citernes de fioul) et de certains végétaux d’ornement (comme les cyprès) peuvent augmenter considérablement la puissance de l’incendie et occasionner des dégâts supplémentaires quand ils sont trop proches de l’habitation.
- Une maison située en haut d’un relief et dans l’axe du vent dominant sera soumise à un risque plus élevé encore.
Drames des incendies
Un départ de feu c’est toujours des conséquences graves pour les sauveteurs, les biens, les équipements, les infrastructures, les paysages et les écosystèmes.
Décès. Plus de 160 personnes parmi les sapeurs-pompiers, pilotes, gendarmes, bénévoles ont perdus la vie pour sauver des forêts depuis 1964.
Véhicules. Depuis 973, pas moins de 400 véhicules ont été détruits et à chaque fois des investissements lourds partis en fumée.
Forêts, plantations. Depuis 1980, plus de 80,000 incendies enregistrés pour une surface totale touchée de 630,000 ha (6300 km²).